Spiel 2015 et jeux joués récemment

Pour commencer cet article la liste des nominés au Spiel des Jahres 2015 est connue. Pour les deux catégories qui nous intéressent ça se jouera donc entre Colt Express, Minivilles et The Game pour le Spiel en lui-même (la catégorie jeu familial en fait) et entre Elysium, Orléans et Broom Services pour le Kenner Spiel (la catégorie des jeux pour joueurs). Deux jeux sont pour le moment restés confinés à l’Allemagne : The Game qui serait une sorte de 6 Qui Prend coopératif (TricTrac s’est fendu d’un article suite à sa nomination ici) et Broom Services qui est une version remaniée du plus ancien Malédiction! – que je ne connais pas mais qui est sorti en français chez Filosofia.

Vu la concurrence je souhaite bonne chance à Colt Express qui me semble avoir une bonne carte à jouer pour le Spiel (j’écris ça d’autant plus facilement que je n’aime vraiment pas Minivilles). Concernant le Kenner Spiel je ne serais pas surpris de voir Orléans primé puisqu’il s’agit d’un jeu allemand, d’un jeu à l’allemande et d’un bon jeu, même si j’aime bien Elysium. Pronostics qui valent ce qu’ils valent évidemment vu que je ne connais pas tous les titres nominés.

Pour ceux qui auraient raté l’information en commentaire, la soirée d’ouverture du festival du jeu de Saint-André-les-Vergers (le 26 mai) accueillera un petit tournoi de 7 Wonders, comme c’était déjà le cas l’an dernier. Notre président cookie remettra donc son titre en jeu 😉

Pour terminer petit retour sur quelques-uns des jeux récemment sortis à l’asso’ :

  • Keyflower 

Keyflower

Un jeu qui avait fait sensation à Essen en 2012 et me semble avoir disparu prématurément des écrans radars. C’est pourtant un excellent titre qui marie avec bonheur deux mécanismes que j’apprécie. D’un côté un système d’enchères pour acquérir des tuiles et agrandir son village, en reprenant partiellement une idée dont je crois qu’elle a été vue pour la première fois dans l’EVO de Philippe Keyaerts et popularisée par Reiner Knizia avec son Amun-Re (qui devrait faire prochainement l’objet d’une réédition chez Super Meeple). Ainsi un joueur battu dans une enchère donnée peut déserter celle-ci au profit d’une autre enchère (dans les deux jeux précités il doit). De l’autre côté du placement d’ouvrier avec un coût croissant sur une même tuile (aussi bien sur les tuiles de son village que sur les tuiles proposées aux enchères ou celles des villages concurrents), permettant ainsi de générer des ressources et d’aménager une filière pour obtenir des points de victoire. Le point de jonction vient de ce que les enchères et poses se font avec des ouvriers de différentes couleurs et qu’une tuile donnée ne peut accueillir qu’une seule couleur d’ouvriers. Simple et redoutablement efficace.

  • Camel Cup

Camel Cup

Camel Cup n’est autre que le vainqueur du Spiel des Jahres 2014. Il s’agit d’un jeu de pari sur l’issue d’une course de chameaux. A son tour un joueur peut soit établir un pronostic concernant ou bien le chameau qui remportera la course ou bien celui qui finira dernier, soit parier sur le chameau qui sera en tête au prochain décompte intermédiaire, soit poser sa tuile embûche sur le plateau (selon le côté choisi elle a pour effet de reculer ou avancer d’une case le chameau qui atterrit dessus), soit tirer un dé au hasard de la pyramide qui déterminera la progression de l’un des chameaux en course. Lorsque tous les chameaux se sont déplacés une fois un décompte intermédiaire intervient (avec des gains ou des pertes en fonction des paris) puis les joueurs récupèrent leur tuile embûche, reposent leurs tuiles paris et les dés sont replacés dans la pyramide. Lorsqu’un chameau franchit la ligne d’arrivée la course est terminée et les gains et pertes finaux des joueurs sont déterminés en fonction des pronostics. Camel Cup est incontestablement un jeu familial et qui s’avère extrêmement aléatoire à l’usage. Sa petite originalité vient de l’empilement des chameaux : quand un chameau atterrit sur une case déjà occupée par d’autres chameaux il s’empile dessus. Et quand un chameau se déplace il emporte avec lui les chameaux chargés sur son dos.

  • Noé

Noé

Là encore il ne s’agit pas d’une nouveauté mais d’un incontournable du duo Bruno Cathala / Ludovic Maublanc. Le but du jeu est de défausser sa main des animaux qui s’y trouvent en les chargeant dans les arches de Noé selon un principe simple : Noé indique l’arche en cours de chargement (il y a en tout cinq arches de capacité maximale 21) et le deuxième animal qui rejoint une arche impose une contrainte d’embarquement (si les deux animaux présents sont de même sexe l’arche ne pourra plus embarquer que des animaux de ce sexe ; s’ils sont de sexe différent il faudra respecter l’alternance). Basiquement un joueur doit donc jouer un animal du sexe attendu et faire en sorte de ne pas dépasser la capacité maximale de l’arche, faute de quoi elle chavire et il prend en main tous les animaux qui s’y trouvaient. Le sexe de l’animal joué indique les déplacements possibles de Noé pour sélectionner l’arche dans laquelle jouera le joueur suivant. La principale qualité de Noé c’est qu’à partir d’un principe très familial (et largement hasardeux) le jeu devient particulièrement vicieux dès lors que l’on compte les cartes, utilise au mieux les capacités spéciales des animaux qui en disposent et mémorise les cartes ramassées par ses adversaires. Une franche réussite.

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