Essen ’14 c’est fini !

Ma propre liste de courses s’est finalement limitée à Factions, une extension pour l’excellent jeu Alien Frontiers, de nouveau disponible à l’occasion de la sortie de la 4ème édition du jeu de base et de la 2nde édition de ladite extension. Alien Frontiers est un jeu de pose d’ouvriers à base de dés, doublé de pouvoirs qui permettent d’établir des combos et autorisent des interactions sournoises entre les joueurs, au contraire des jeux de tradition européenne. A noter pour les anglophobes que le jeu est disponible dans une version multilingue depuis une campagne Ulule réussie, il s’agit de la version Aurora. Le jeu – et ses éditions successives – sont tous issus de campagnes Kickstarter et constituent un modèle d’édition et de suivi : la première édition était déjà particulièrement léchée mais chaque nouvelle édition a permis d’enrichir le jeu, d’affiner le matériel et les règles en profitant des retours de la communauté. Factions ajoute du matériel pour un cinquième joueur, 8 nouvelles technologies alien, un gameplay asymétrique (chaque joueur incarne désormais une faction avec un avantage propre) et des objectifs secrets qui permettent de marquer des points de victoire en cours de partie… ou à la fin, en surprise. Comme on peut le voir sur la photo de ma boite les petites colonies en bois des anciennes éditions ont fait la place à des colonies en plastique du plus bel effet (un kit d’upgrade existe pour remettre à niveau les vieilles éditions) – même si les reflets ne permettent pas ici d’en distinguer les détails. Pay Dirt, le nouveau jeu de Tory Niemann (l’auteur d’Alien Frontiers) était à Essen mais je n’ai aucune idée de ce qu’il vaut.

Factions

Je suis un peu déçu pour mon Colors of Kasane qui n’était plus disponible mais beaucoup de jeux Japon Brand étaient épuisés dès le jeudi matin (argh !) – il m’aurait fallu réserver. Ceci dit j’imaginais bien qu’il s’agissait d’une petite structure mais j’étais encore en deçà de la vérité : il s’agit d’un couple de japonais expatriés qui importent eux-mêmes les jeux et font des traductions en anglais / français. Ils présentaient une dizaine de titres et les boites devaient tenir dans leurs bagages, autant dire que les quantités étaient très limitées. EDIT : je viens de voir sur TricTrac que Colors of Kasane devrait bénéficier d’une version française dans les mois à venir ; si le matériel est à la hauteur de la version originale c’est une très bonne nouvelle.

N’étant pas sur place je n’ai pas eu de mal à rester raisonnable. Mais l’expédition qui a fait le déplacement à Essen ne l’a pas été (en même temps c’est un peu le principe). Petite liste (non exhaustive) des boîtes qui ont emprunté le chemin du retour sur Troyes ; toutes ne sont pas forcément des nouveautés. HistoriaOnward To Venus (l’un des deux Martin Wallace cuvée 2014, avec Mythotopia), Concordia (qui faisait partie des nominés au Spiel des Jahres 2014 dans la catégorie jeu pour connaisseurs, aux cotés de Rokoko et Istanbul, le vainqueur), Kanban – Automotive Revolution (a priori le jeu poids lourd du lot), Trains, Hyperborea (l’une des sensations attendues à Essen, avec Deus, le dernier Sébastien Dujardin, et apparemment à raison dans les deux cas), Deus, Orcs Orcs Orcs (qui allie deck building et tower defense, ce dernier genre cherchant activement sa déclinaison en jeu de plateau), Terra Mystica – Feu & Glace (l’extension d’un des tous meilleurs jeux de la cuvée Essen ’12), The Staufer Dynasty (le dernier Andreas Steding), Triassic Terror (le précédant jeu de l’auteur de Francis Drake), et un peu de déstockage avec P.I. et Urban Sprawl.

On a déjà étrenné Onward To Venus et Concordia.

Concordia OnwardToVenus

Pas d’avis définitif pour le moment, seulement des impressions, car les conditions de test n’étaient pas très représentatives (une unique partie et à deux joueurs).

  • Concordia est un jeu de gestion à l’allemande (pas d’interaction entre les joueurs), avec une mécanique centrale déjà vue ailleurs mais pas si fréquente et toujours intéressante et efficace (chaque joueur dispose de son propre paquet de cartes d’action, une action = une carte jouée, de nouvelles cartes peuvent être acquises en cours de partie et ajoutées à la main, une carte spécifique permet de reprendre en main toute sa défausse – et enfin la nature des cartes de son paquet détermine largement les conditions d’attribution des points de victoire en fin de partie). Le jeu semble peut-être un peu trop opportuniste (la situation entre deux tours d’un même joueur semble pouvoir changer de manière importante, rendant difficile l’élaboration d’une stratégie) et froid. Mais c’est chiadé, aucun doute là dessus.
  • Onward To Venus est fondamentalement un jeu de majorité, très très hasardeux (il fait intervenir des lancers de dés, la pioche de cartes d’action et la mise en place aléatoire de tuiles de ressources et d’événements) mais avec un thème fort, un graphisme splendide et un petit air de jeu de conquête (ce qu’il n’est pas, ou alors très peu, ce qui est sans doute un poil dommage). Bref c’est un jeu totalement opportuniste mais que j’ai trouvé particulièrement fun à jouer car, si on ne contrôle pas grand chose au final, on a l’illusion d’être maître de ses actions et chaque revers du hasard est prétexte à trouver une ruse pour s’en sortir malgré tout.
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