Public réduit pour ce Café Tour estival dans nos murs, pas forcément programmé au meilleur moment (avant la rentrée – mais on a fait au mieux de nos disponibilités) mais une bonne ambiance et de nouvelles têtes.
- Discoveries : le jeu a beaucoup séduit les joueurs, au sein de notre association et lors de la soirée du Café Tour. D’après les retours lors des parties il me semble que c’est parce que le matériel est soigné, le système de jeu à base de dés est accessible mais réserve une profondeur plaisante (gestion du tempo et des modalités de récupération des dés, de l’itinéraire suivi et de la stratégie pour marquer des points de victoire qui l’accompagne), sans ambiguïté et d’un déroulement rapide. Par ailleurs beaucoup de joueurs apprécient de manipuler des dés et les actions qui permettent d’en altérer le résultat évitent de laisser une part trop importante au hasard. Les parties se sont succédées, certains joueurs voulant immédiatement mesurer l’impact de différentes stratégies (en particulier l’influence des différentes tribus indiennes).
- Lords of Scotland : un jeu de levées qui adopte un format proche du précédant, peut-être pas tout à fait aussi convaincant mais plutôt réussi dans son genre. Comme Traders of Osaka – et d’une manière générale les jeux Filosofia découverts à l’occasion du Café Tour – je constate une réalisation graphique très soignée mais des règles pas toujours bien rédigées. En l’occurrence la mécanique de jeu, pourtant simple, demande un peu de temps d’assimilation de la part des joueurs. Les parties sont rapides et plaisantes, avec une logique qui rappelle un peu l’ancien Condottiere : des capacités spéciales qui apportent interaction et surprise et le choix à opérer entre se lancer dans une bataille ou réserver ses forces pour un enjeu plus important. Si le jeu est rapide et dynamique, il est aussi nettement plus hasardeux (la pioche de troupes d’un même clan apportant un avantage souvent décisif).
- Traders of Osaka : le jeu a été joué dans ses différentes configurations (de 2 à 4 joueurs) et il est apparu que son intérêt variait sensiblement selon le nombre de joueurs, avec des parties particulièrement tendues à trois joueurs. A deux joueurs le déroulement de la partie est assez mécanique car les meilleurs choix semblent évidents tandis qu’à quatre joueurs le jeu fonctionne très bien mais il est un poil chaotique – trois joueurs offrent un équilibre idéal, avec des décisions difficiles à prendre, en tenant compte de son intérêt propre et de celui de ses adversaires. D’une manière générale Traders of Osaka surprend en bien ; son format ne paye pas de mine mais chaque action est douloureuse à prendre (en particulier grâce à l’impact sur l’avancée des bateaux ou sur le coup des marchandises laissées à l’adversaire) ce qui est toujours signe d’un bon jeu.
- Crossing : le jeu propose une mécanique de double guessing réduite à l’essentiel mais plutôt efficace. Il est immédiatement assimilé, vite joué, et l’ambiance est très bonne autour de la table. Néanmoins son minimalisme trouve ses limites dans la matérialisation un peu confuse des actions des joueurs ; ce n’est pas évident de désigner avec précision la cible choisie. A ce titre il apparaît moins convaincant que l’excellent Ca$h’n Guns (mais qui propose une mécanique nettement plus sophistiquée) ou que le tout aussi épuré La Nuit du Grand Poulpe pour prendre un exemple plus similaire. Il n’en reste pas moins que le jeu est très agréable à jouer et fonctionne bien.
- Le Petit Prince – Voyage vers les Etoiles : le jeu n’a été sorti qu’une seule fois au sein de notre association pour en découvrir les règles et est resté dans sa boite lors de la session du Café Tour, faute d’un public adapté. En effet le jeu est très familial et me semble vraiment s’adresser à un jeune public. Malgré le contrôle qu’offrent les cartes Renard il n’en demeure pas moins un jeu de l’oie assez unidimensionnel dans sa mécanique et assez hasardeux dans l’attribution des bonus. S’il plaira sans doute au public auquel il est destiné il manque d’un second niveau de lecture et/ou de l’originalité qui était celle de son chouette prédécesseur Fabrique-moi une Planète pour convaincre des joueurs adultes d’y revenir.
Pour Sushi Go! et Black Fleet je renvoie aux comptes rendus passés, ici et ici. Et Pit n’a pas du tout quitté sa boite. Sinon la nouvelle saison du Café Tour se profile. Je peux d’ors et déjà teaser en écrivant que le programme d’octobre est alléchant.